En l’après midi du 19 janvier 2023 avait lieu la première manifestation contre la réforme des retraites partout en France. Cette réforme, qui augmente l’âge de l’ouverture des droits à la retraite et pour partir à taux plein, a succité du mécontentement chez beaucoup de français.es. Pour exprimer ce mécontentement et tenter de faire changer les choses, environ 2 millions de personnes sont descendu.e.s dans la rue. Retour sur la manifestation qui a eu lieu à Lille et qui a rassemblé 50 000 personnes selon les syndicats.
*Tous les prénoms dans cet article ont été modifiés.
Devant la Porte de Paris, lieu de départ de la manifestation, une ribambelle de drapeaux de toutes les couleurs flottent dans les airs. Parmi eux, nous pouvons citer les drapeaux oranges de la CFDT, ceux rose, noirs et rouges du syndicat Solidaires, ceux violet de l’Union Populaire, et bien d’autres. Cet arc en ciel était cependant dominé par la couleur rouge, avec les nombreux drapeaux de la CGT.
Dans le cortège, rythmé par les tambours, la musique, les sifflets, les pétards et les klaxons, toutes les tranches d’âge sont présentes, mais toutes sont réunies pour la même luttes. Certains enfants ont aussi des messages à faire passer, comme le démontrent les pancartes qu’iels brandissent. On peut notamment lire sur l’une d’entre elles : « Dans 15 ans, j’aurai besoin de travailler, et mes parents de se reposer ». Pour ce qui est des slogans écrits sur les pancartes, beaucoup reviennent tels que « La retraite avant l’arthrite », « La réforme prend sa retraite », « Métro, Boulot, Tombeau » ou bien « Tu dépasses les Borne(s) Elizabeth ».
Les étudiants se sont également mobilisés en masse, dont Gabriel, étudiant en langues à l’Université de Lille. Selon lui, les étudiants sont impactés car « la réforme impact le système des retraites national, et qu’elle (cf : la réforme) l’altère en nature alors qu’à l’heure actuelle il est pas déficitaire ».
La manifestation rassemble beaucoup de corps de métier, tous impactés par la réforme des retraites, comme les professeurs. Chrystelle, professeure, a fait grève pour aller manifester avec ses collègues. « Ça fait 23 ans que je travaille, quand je suis rentrée (cf : dans l’enseignement) on devait côtiser 37 and et demi. Maintenant, ça (cf : la retraite) s’éloigne de plus en plus ». Travaillant dans un lycée profesionnel, elle nous confie qu’« il en faut de l’énergie quand même pour bosser dans un lycée pro, il faut être en forme et hyper imaginatif pour travailler autrement, et je pense pas, qu’à 64 ans, j’aurai toujours de l’énergie ».
Le syndicat français des artistes interprètes a également pris part à la manifestation. Selon Cynthia, une de ses membres, les artistes « ont souvent des parcours de travail en pointillés, car par définition, on est intermittents du spectacle, c’est notre statut chômage. En plus, je suis une femme, et c’est un métier, quand on regarde les chiffres, dans lequel, à partir de 50, 60 ans, il y a une désertification du boulot, ce qui veut dire que je risque probablement de finir ma carrière au RSA ».
A la suite de ces manifestations, les syndicats ont salué une « première journée réussie » et appellent à une nouvelle mobilisation le 31 janvier.
Clémence Gellis