Fondé en 2021 par Florence Châtelet-Sanchez, le collectif « Respecte Ta Cuisine » sensibilise aux discriminations et violences dans le monde de la restauration, pour améliorer les conditions de travail. Très présent sur le net, notamment par son site web et ses comptes sur les réseaux sociaux, ce collectif compte plus de 1000 abonnés pour l’instant et une trentaine de membres, la majorité travaillant dans la restauration.
Les buts et initiatives du collectif
Ce collectif a pour but d’améliorer les conditions de travail dans la restauration sur 4 piliers thématiques, le premier étant la prévention des violences. C’est l’une des raisons qui a poussé Florence Oustau, cheffe et consultante en cuisine végétarienne, à rejoindre « Respecte Ta Cuisine ». Elle a accepté de témoigner sur les violences dont elle a été victime lorsqu’elle travaillait dans des restaurants.
« […] J’ai été, à de nombreuses reprises, victime de harcèlement moral et physique. Harcèlement physique venant de la part de clients avec […] des mains baladeuses qui vous prennent pour leur objet et se croient tout permis, mais également par un directeur violent qui m’avait explosé des verres à bière sur les pieds pour aucune raison fondée, […] seulement [vu qu’] il était en colère, il lui fallait un bouc émissaire.
Pour le harcèlement moral, il est venu majoritairement de mes employeurs et mes chef.fes. Des réflexions malveillantes plusieurs fois par jour sur mon travail, mon physique et mes tenues vestimentaires. […]»
Pour parvenir à cet objectif, « Respecte Ta Cuisine » a mis en place des initiatives. Par exemple, le collectif propose des formations de sensibilation aux violences et discriminations dans le monde de la restauration. Il dispense ces formations dans les écoles hôtelières et de cuisine. « Respecte Ta Cuisine » propose également aux restaurants des formations ciblées pour les aider à améliorer leurs conditions de travail. Ces formations sont dispensées par des personnes expertes du secteur. Une autre initiative : depuis le 8 mars 2022, journée internationale des droits de la femme, le collectif a également mis en place le label Marianne.
Le label Marianne, késako?
Ce label a pour but de récompenser les restaurants aux pratiques engagées socialement qui rentrent dans le cadre des 4 piliers du collectif. Récompensé par le ministère de la culture et la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Île de France, ce label s’obtient en plusieurs étapes.
« La première étape pour obtenir ce label est une auto-évaluation consistant en 2 questionnaires en ligne, qui permettent de donner un score de performance sociale au restaurant. » nous informe Constance Vital-Durand, chargée de mission au sein du collectif, qui explique ensuite que « Le label Marianne de la Cuisine est attribué sur la base d’une liste de plus de 120 critères recouvrant les 4 piliers du collectif, [par exemple, si] les équipes se sentent en sécurité, [si] les équipes recommanderaient l’établissement où elles travaillent, [si] des mesures concrètes favorisent le bien-être au travail,… »
Après cette auto-évaluation, si le restaurant le décide, il peut bénéficier d’un accompagnement vers le label Marianne, ce dernier est dispensé par le collectif. Cet accompagnement consiste en des interventions de membres du collectif qui exposeront différents dispositifs reliés aux 4 piliers du collectif, par exemple, « Respecte Ta Cuisine » propose un accompagnement dédié à l’inclusion de travailleur.se.s handicapé.e.s, dispositifs qui pourront être mis en place par le restaurant par la suite. Il consiste également en des mises en situation afin de voir comment le restaurant gère différentes situations et ainsi pouvoir donner des suggestions d’amélioration.
Suite aux retours des formateur.trices qui ont accompagné le restaurant, le dossier est examiné par « une commission d’attribution composée d’expert.es en RSE (Responsabilité Sociale des entreprises) indépendants à l’issue d’un accompagnement en présentiel à destination du restaurateur/de la restauratrice, dispensé par des formateur.trices expert.es. » explique C. Vital-Durand. Par la suite, cette commission décide de labeliser ou non le restaurant.
Pour l’instant, informe-t-elle, « Un premier restaurant, La Mare aux Oiseaux du chef Eric Guérin, vient d’être labellisé Marianne de la Cuisine ! ». Elle ajoute : « Beaucoup d’autres vont suivre et se sont déjà engagés dans l’auto-évaluation et l’accompagnement. »
Les conditions pour devenir bénévole dans le collectif
Le collectif étant en recherche de bénévoles, nous avons demandé à Constance Vital-Durand les conditions pour s’engager bénévolement dans le collectif et le rôle des bénévoles. Voici sa réponse :
« Il n’y a aucune condition pour devenir bénévole, juste une envie de s’engager dans le collectif ! Nos bénévoles relaient nos communications sur les réseaux sociaux, parlent de nous à des acteurs-clés, nous soutiennent sur la rédaction de posts ou des missions administratives, nous aident à organiser des évènements… Nous appelons tous ceux et toutes celles qui souhaiteraient nous rejoindre comme bénévoles et cherchons à les impliquer selon leurs disponibilités et leurs envies. »
Clémence Gellis
Vous pouvez retrouver le collectif sur son site web, mais également sur les réseaux sociaux : Instagram, Twitter et Facebook.
