Alors que mon fan club composé essentiellement de quarantenaires, géniteurs de rédacteurs de la Ruche attendait le retour des éditos avec impatience (bah oui visiblement je plais aux plus vieux…c’est mon petit côté Cyril Féraud), il s’en est passé des choses en France. Le point commun entre toutes ces choses : le constat que c’est globalement la merde. Allumer sa télévision donne envie de se pendre dans un futur proche.
Il y a tout d’abord ce double discours dominant dans les médias. Et je ne parle pas du discours comme quoi « les médias seraient tous des gauchiasses », d’après Robert, docteur en sciences politiques à l’université du PMU de Bar-le-Duc mais du discours néo-libéral saupoudrée de son (léger) ton fascisant. Parce que NON, les médias ne sont pas de gauche, du moins on ne me le fera pas croire tant que je n’aurai pas vu Apolline de Malherbes et Christophe Barbier rouler des joints en sarouel écoutant les ramoneurs de menhir à un festival indé de free-new-punk-rock dans le Finistère. Les chaînes infos (mais pas que) déroulent le tapis rouge à des personnalités aux propos des plus abjects, que ce soit les Goldnadel, Lévy, Finkelkraut, D’Ornella ou bien sûr Zemmour. Et dès que quelqu’un les contredit, Pascal Praud intervient avec sa grande voix qui lui donne raison puisqu’il vient d’engendrer des acouphènes à l’ingé son.
On n’oublie pas évidemment nos deux perles de ces dernières semaines avec tout d’abord Zineb El Rhazoui (la seule pote musulmane de Finkelkraut qui est aussi musulmane que moi je suis un albatros) qui a proposé de « tirer à balles réelles » en cas de « guet-apens organisé autour d’une patrouille de police » (même Pascal Praud l’a rappelé à l’ordre, c’est dire) et bien sur celle qui s’est désormais fait un nom, la seule, l’unique, Julie Graziani, mi chroniqueuse-mi conseillère conjugale, qui a déclaré suite à la déclaration d’une mère célibataire : « Qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au SMIC ? Est ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Puis si on est au SMIC, il ne faut peut-être pas divorcer non plus dans ces cas-là ». Un discours désormais diffusés en boucle dans les bureaux du Medef.
Si ce mélange néo-libéralisme et discours réac fait sourire par sa stupidité, il n’en est pas moins dangereux. L’islamophobie montante, les violences policières, la hausse de la précarité, tout cela n’est pas dû au hasard et laisse entendre planner au loin le doux bruit des bottes. Et tant que ceux qui proposent des solutions sociales et progressistes comme des Lordon ou des Friot seront marginalisés et vus comme des fous, des extrémistes porteurs de la peste rouge, tout en banalisant et en déroulant le tapis à ceux qui ne sèment que haine sociale et raciale.
De plus ces discours médiatiques entretiennent ce fameux clivage Macron-Le Pen en excluant tout le reste. Mais le problème c’est que ces deux bords ont récemment fusionné et ont donné naissance à une petite bête qui monte, qui monte : Marion Maréchal. Et quand au pouvoir on aura Marion Maréchal, nous voilà bien dans la merde (ou dans le pét(r)ain).
En résumé, non, les médias ne sont pas de gauche, du moins pas les médias de masse et pour s’éviter un chaos absolu, il n’y a qu’un seul à donner aux français, celui de faire avec sa télévision ce que Julie Graziani déconseille : le divorce.