Et si les violences, les destructions lors des manifestations des gilets jaunes n’étaient autre qu’un cri de détresse ? Un appel à l’aide impossible à exprimer autrement qu’en choquant l’opinion publique.
Et si ces dégradations n’étaient que le symbole d’une désillusion. Et si la vraie violence était la violence sociale que des millions de personnes subissent chaque jour en France ?
Chaque véhicule incendié, chaque banque détruite, chaque pavé envoyé est un cri de rage, une rage trop peu exprimée pendant de longues années et qui explose aux yeux de tous. Une rage qui n’indigne que ceux qui se sentent le moins concernés, une rage qui choque la classe dominante, sans pour autant qu’elle ne pense un instant à une alternative plus viable.
Samedi 09 février 2019, j’ai pris mon appareil, mon casque et mes plus belles chaussettes arc-en-ciel (un peu de douceur dans toute cette violence ça fait pas de mal) et je suis parti photographier la manifestation des gilets jaunes à Paris. Tous ces biens matériels brulés, détruits, ne sont que du désespoir, que de la détresse face à des situations économique et sociétales critiques contre lesquelles personne ne fait rien. Cette série de photo est la retranscription d’un appel à l’aide lancé dans le vide, une bouteille à la mer qui a coulé. C’est une série qui veut montrer une situation dans laquelle le débat n’a plus sa place, où les actes remplacent la parole.

Malgré la détonation assourdissante d’une grenade et la lacrymo qui brûle les yeux, les gilets Jaunes tiennent bon. Quelques heures avant, un de leurs camarade a perdu sa main devant l’Assemblée nationale. Un de plus à ajouter sur une liste déjà tristement longue.

Les CRS se sont retirés suite aux injonctions de la foule. Un gilet jaune brûle un drapeau Européen.

Cette fumée était plus agréable à respirer que la lacrymo, je vous laisse imaginer. La chaleur était telle que l’avant de la voiture à côté à fondu. La batterie venait d’exploser.

Une compagnie de CRS tente de rattraper des Gilets Jaunes.

Atmosphère également brulante du côté de cette voiture incendiée, les pompiers mettront une dizaine de minutes à l’éteindre entièrement.

Hurlements et provocations derrière cette barricade de fortune érigée à proximité du Champ de Mars et du centre culturel de l’embassade d’Azerbaïdjan.

Meilleure ambiance du côté de ce Gilet Jaune qui donne le rythme des slogans avec sa guitare, le tout déguisé en lapin.

Scène irréaliste depuis les quais de Seine, la tour Eiffel cache un épais panache de fumée provoqué par l’incendie d’un véhicule de la mission Vigipirate.

Le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) revendication très présente dans les cortèges de Gilets Jaunes. Photo réalisée sur le pont d’Iena.

Une surprise de taille pendant leurs visite, ces touristes découvrent une face plus sombre de la France, la précarité, le Chômage, elle leurs explose en plein visage.

Comme des airs de drapeaux Français sur l’esplanade du Trocadero, remarquez aussi le drapeau Breton à gauche, toutes les régions sont représentées chaque samedi dans Paris.

Un Gilet Jaune marche sur la carcasse d’une porsche incendiée plus tôt dans la journée, elle sera rebrulée juste après (de la fumée s’en échappait déjà).

Des CRS dispersent les derniers manifestants. Ils s’en prennent également à la Presse, n’hésitant pas à les gazer et les frapper. Visiblement ils sont dérangés par le fait qu’on puisse rendre publique la façon dont ils agissent.
Quelle sera la prochaine étape ? Que peuvent attendre les Gilets Jaunes de l’acte XIV ? J’y serais pour (peut être) une prochaine série de photos.
Faites attention à vous et à vos proches si vous allez manifester.